MANIFESTO
Atelier la BRANCHE design en symbiose avec la nature et en adéquation avec demain. Le design d’aujourd’hui reflète la qualité de la pensée, mais pas seulement. Il œuvre surtout pour le développement intellectuel, psychologique et social avec une véritable conscience de son potentiel sur l’état de la société.
«Le Design sert non seulement à répondre aux besoins, mais aussi à mettre en avant et renforcer des idéaux qui donne du sens au monde de demain».
QUI SOMMES NOUS ?
Crée par Vladimir Mazur, Atelier la BRANCHE donne une réponse sur mesure, poétique, en osmose avec la nature et son environnement dans chaque projet quelque soit sa taille. Atelier la BRANCHE est un atelier alternatif qui s’occupe exclusivement d’architecture « responsable » pour donner du sens à chaque création et s’exprime dans les domaines de l’habitat, de l’hôtellerie, du commerce et du design.
L’atelier se compose de créateurs qui aiment penser qu’il est souhaitable que toutes les créations appartiennent aux Arts et aux Lettres. Qu’elles ne devraient pas être reproduites ailleurs puisqu’elles appartiennent à un contexte : à un paysage, aux gens, aux couleurs locales, aux ambiances…en fait, à un climat dans tous les sens du terme.
Ces créateurs spécifiques assurent la promesse d’une expérience avant tout surprenante et émotionnelle. C’est de par la qualité et l’audace qu’ils portent aux projets qu’ils démultiplient et renforcent la connexion de l’humain à tout ce que notre époque produit de meilleure.
ATELIER LA BRANCHE
Atelier la BRANCHE • une vision par Vladimir Mazur
Pourquoi avoir fondé Atelier la BRANCHE ?
Après avoir travaillé comme architecte en Afrique puis en France au sein de grandes agences, j’ai décidé de porter une pratique nouvelle et personnelle. Atelier la BRANCHE est né de rencontres et d’échanges avec Martin Robain, fondateur d’AS, agence internationale d’architecture et avec l’Académie d’Architecture.
Quelle critique portez-vous à l’encontre de l’architecture contemporaine ?
Dans un système ou l’humain est inévitablement poussé à aller de plus en plus vite, l’usage du territoire et de l’architecture change, on n’habite plus, on traverse. Cette accélération constante remet en cause la transmission du savoir-faire. La question fondamentale est, plus que jamais, celle de la transmission : que léguerons-nous aux générations futures ? Une architecture de la consommation ?
L’architecture est en perpétuel mouvement. Elle répond à un impératif de gestion, elle n’est plus pérenne. C’est à peine si on lui prête une durée de vie de 25 ans. Ce ne sont donc plus que des bâtiments sans âme qui répondent aux impératifs de gestion des flux : flux de capitaux et flux de personnes.
Comment pensez-vous réagir face à cette situation alarmante ?
La naissance de l’Atelier est liée à l’ambition de préserver les savoir-faire, et avant tout notre savoir-faire en tant qu’architecte. L’humanité s’est constituée sur la compréhension des mécanismes de la main. Les XIXe et XXe siècles ont bouleversé cette manière d’appréhender le monde pour simplifier toutes les procédures de production pour les reproduire à l’envie. Nous héritons aujourd’hui d’un affaiblissement de la créativité face au désir de rentabilité or il n’est de création possible qu’à travers le savoir-faire de la main.
Atelier la BRANCHE a pour objectif de pousser l’artisanat au plus loin pour retrouver, reconstituer ou favoriser la relation qu’entretient toute culture avec son territoire, l’essence même de la création.
Comment voyez-vous en conséquence votre métier ?
Le métier d’architecte est de construire et de créer pour l’homme et son avenir. Je suis un être sensible et je me sens profondément lié aux territoires sur lesquels je construis.
La compréhension des lieux est essentielle. Elle sert la justesse d’une intervention architecturale quelle que soit son échelle.
Dans ma pratique chaque projet est un rapport unique aux sols, au climat, à la culture et à l’usage. L’architecture doit, en fin de compte, répondre d’une ergonomie quasi naturelle.
Quel est votre rapport à la technique et à l’innovation ?
L’Atelier est, à l’image d’une Académie, une société savante à une échelle plus modeste. Il cherche à donner du sens à l’architecture. Pour moi la quête d’innovation est un leurre ; le monde se fonde sur des traditions, ce qui explique la Recherche et le Developpement. Il n’y a jamais nécessité de faire table rase du passé. Je me sens à la fois passionné et raisonné dans la compréhension des techniques anciennes. Je crois profondément aux gestes des compagnons, qui incarnent la transmission des savoir-faire.
Je regrette que la construction soit aujourd’hui dirigée par le temps et l’argent, en somme par l’appât du gain. Les business plans n’évoluent pas et nous ne sommes plus qu’une société d’automates. Un projet d’architecture ne peut pas être une somme de produits issus de catalogues, serialisé. Il est un exercice intellectuel qui réclame dialogue et compréhension. L’architecture est un médium qui doit permettre de sortir par le haut de la caverne dans laquelle nous sommes plongé, un moyen de nous extraire de l’illusion des machines et du mirage de l’industrie.
« La Branche » éveille l’idée de l’arbre et, avec lui, ses racines. Nous sommes qu’un élément très modeste de ce système complexe mais nous y contribuons amplement. Nous travaillons en ce moment dans le centre de la France où nous réalisons une maison en pierre. Nous bousculons l’idée reçue qui voudrait que ce matériau soit cher : non, il ne l’est pas ! Les normes ont créé des comportements inaptes : l’Atelier combat farouchement les attitudes répétitives pour leur préférer une approche sensible et poétique indéfectiblement liée aux spécificités de chaque territoire.
Comment s’organise l’agence pour mettre en pratique cet idéal ?
L’agence se fonde sur un réseau d’artisans et de compagnons. Les échanges et le travail avec des Architectes en chef des Monuments Historiques comme Christiane Schmuckle-Mollard est, en ce sens, précieux.
L’architecture n’est rien sans couvreurs, charpentiers, ébénistes, céramistes… tous ces professionnels passionnés. Tous ensemble, ils forment un véritable réseau de poètes de la construction. Chacun comprend à leur contact la technique mais aussi la matière. Ils nous aident à respecter la vie. J’ai toujours peur d’évoquer en leur présence l’écoresponsabilité que je recherche mais les compagnons sont engagés sur cette voie depuis des siècles !
L’architecte est un exercice collectif…
Plus encore, c’est un dialogue, un travail collaboratif. Je ne garde jamais un projet pour moi. Je le partage avec des amis, des proches mais aussi un cercle de spécialistes composés d’historiens ou de journalistes qui ajoutent, à leur manière, un regard posé et circonstancié à partir de leur propre sensibilité. Je ne conçois l’architecture que comme un travail nourri par un savoir collectif.
Comment appréhendez-vous la relation avec le client ?
Le métier d’architecte est un accompagnement du client. Je n’ai pas la prétention de l’éduquer. Je tiens à rester dans une démonstration logique. De la sorte, aucun projet ne doit laisser place au doute. Cet objectif est d’autant plus important que la réussite n’est possible qu’en fédérant maîtrise d’œuvre, maîtrise d’ouvrage, artisans et compagnons autour d’un même enthousiasme. Pour cela, je crois en la force des mots et j’écris beaucoup en phase de conception pour transmettre des idées. J’invite aussi mes interlocuteurs à me rejoindre à visiter les constructions que j’aime ; l’expérience est à mes yeux fondamentale. Jamais une perspective 3D ne pourra être la source d’une émotion.
Comment abordez-vous la question du chantier ?
Le chantier commence avec l’appréhension de la démolition. L’Atelier étudie minutieusement cette phase ; elle fait partie du projet. Mieux encore, elle l’oriente. En effet, nous tenons à récupérer le maximum d’éléments qu’ils soient structurels ou décoratifs. Des cloisons peuvent ainsi être remontées ailleurs, ou des carrelages utilisés dans la composition de béton de céramique. L’intention est d’intégrer les matériaux offerts in situ, de minimiser l’empreinte carbone et de réduire considérablement les temps de transports.
Enfin, qu’en est-il, pour vous, du beau, ce tabou en architecture ?
Le beau est primordial. L’architecture relève de l’harmonie des arts et des lettres. Être beau ,y compris dans le réemploi des déchets, n’est possible qu’en s’intégrant avec justesse dans une histoire déjà construite. Ce n’est pas l’architecte qui impose sa volonté mais c’est le site qui dicte le projet. Les matériaux, les orientations, les ouvertures et les proportions ne sont que le fruit d’une compréhension du site. La beauté est avant tout dans la cohérence, le luxe dans le savoir-faire et la perfection, la réussite dans la frugalité.
Propos recueillis par Jean Philippe Hugron
EQUIPE